Nissim Mordekhaï Benezra est né le 20 mars 1911 à Pacha-Bagtché – Le verger du Pacha – faubourg d’Istanbul, sur la rive asiatique du Bosphore. Il n’a pas connu ses grands-pères et très peu son père, employé dans une verrerie, tombé à Çanakkale (Gallipoli) en 1915. Accueilli pendant cinq ans dans un orphelinat – de 1920 à 1925 – il le quitte à quinze ans et travaille, d’abord, comme compositeur d’imprimerie, ensuite comme saute-ruisseau chez des importateurs.
En 1929, il quitte la Turquie en pleine crise économique européenne et débarque à Paris avec cent francs en poche.
À la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, il s’engage dans les régiments de marche des volontaires étrangers, prend part à la campagne de la Somme. Fait prisonnier au combat de Villars-Carbonel le 27 mai 1940, déporté en Allemagne du nord, dans le Mecklembourg, il sera libéré en mai 1945 par la jonction des armées soviétiques et américaines à la hauteur de Schwerin.
Rentré en France, il enseigne quelque temps l’hébreu.
En 1949, il se rend comme touriste en Israël. Trois ans plus tard, il s’y établit. Il tâte la vie collectiviste et retourne en ville. Il écrit pendant des années pour la section française de Radio Israël, traduit pour les institutions sionistes, publie des articles dans les journaux.
En 1960, il publie une anthologie de la poésie hébraïque, qui lui ouvre les portes de l’ambassade de France, en quête d’un traducteur de presse. Il y reste jusqu’à l’âge de la retraite.